La longévité

Edgard Morin

Vivre longtemps est-il seulement souhaitable de nos jours ?


Soyons clairs, je pense en toute honnêteté que l'important n'est pas la durée d'une existence, mais bien les conditions dans laquelle celle-ci s'exprime.


L'argument qui voudrait nous laisser penser que notre niveau global de santé s'est amélioré au fil des dernières décennies est selon moi un non-sens. Il s'agit tout simplement d'un amalgame communément commis entre CONFORT et ÉPANOUISSEMENT.


Si le fait de vivre pleinement de manière épanouie sur tous les aspects dépendait de notre confort, c'est-à-dire de l'absence d'évènements stressants, nous en aurions la preuve de nos jours.

Hors, depuis les années 70-80, la course au confort tous azimuts (matériel comme immatériel), la volonté de posséder toujours plus pour se préserver de tous problèmes, se retirer la pénibilités du moindre effort comme objectif tendent à nuir à notre santé, physique comme mentale.


Voilà pourquoi je demande toujours que nous fassions régulièrement un travail de sémantique à titre individuel tout d'abord, puis collégialement. Que signifient les termes que j'utilise ? Quelle est ma définition du confort ? De la santé ? De la vieillesse ? Et comment mon voisin définit ces mêmes termes ? etc.


Nous vivons peut-être plus vieux, mais équipés de béquilles à tous niveaux, totalement dépendants de médicaments, de hanches artificielles, des autres...


Voilà pourquoi j'aime tant parler d'Hormèse et de renforcement: non seulement cela redonne l'espoir et la confiance en chancun de nous qu'une amélioration est possible, et cela replace aussi le sentiment de responsabilité à sa juste place: le niveau individuel.


Etre "en bonne santé" et vieillir en bonne santé sont deux phénomènes qui relèvent de NOTRE responsabilité individuelle.


Comprendre cela, c'est s'impliquer activement dans la vie et enfin commencer à forger son propre chemin.


Comment vieillir en bonne santé ?


Je suis partisan de l'heuristique de N.N. Taleb: la via negativa devrait s'appliquer au niveau comportementale. C'est-à-dire qu'il y a plus de bénéfices à retirer du fait d'enlever une mauvaise habitude que d'en ajouter une bonne.


Par conséquent, posons-nous plutôt la question suivante: qu'est-ce qui me ferait vieillir en mauvaise santé ?


Et la réponse est simple, ne souffrant que peu d'exceptions: le stress chronique.


Peu importe la nature de ce stress (mécanique, oxydatif...), c'est toujours le fait qu'il soit chroniquement installé dans le quotidien d'une personne qui induit des mécanismes adaptatifs du corps-esprit et accélère donc l'usure de ce dernier, déclenche des douleurs, "dégrade" l'expérience que nous avons de nos vies...


longévité et télomères

Les télomères et le cortisol


Dans cette étude parue dans le Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, les impacts du cortisol (hormone dédiée à la gestion d'un état de stress interne) sur le raccourcissement des télomères est avéré.


Les télomères sont des sortes de capuchons qui protègent la dégradation de nos chromosomes. Leur bonne constitution est de nos jours directement corrélée avec notre vieillissement.


Ce n'est qu'un exemple de plus pour nous inciter à comprendre les stratégies pour ne pas élever constamment ses niveaux de cortisol.


Citons également l'action antagoniste du cortisol sur les hormones thyroïdiennes ou sexuelles.


Alors, comment faire ?


Au-delà de toutes les conversations que vous pourriez avoir avec votre belle-mère, des excuses que vous devez à votre ex-meilleur ami, du changement de travail qui aurait dû s'opérer il y a plusieurs années, il existe des outils très performants pour diminuer le stress de l'organisme (ce qui ne vous dédouane pas d'aller discuter les yeux dans les yeux avec votre belle-mère !).


La baguette magique s'appelle la respiration.


Je n'ai plus peur de le dire, l'art du souffle se rapproche grandement d'une panacée. Je vous partage une nouvelle étude, tout simplement intitulée "How breath-control can change your life".


Au Centre de l'Hormèse, une dizaine d'heures théoriques et pratiques sont dédiés à l'apprentissage de la physiologie respiratoire et des techniques associées. C'est un pilier essentiel du cursus, qui arrive d'ailleurs très tôt dans le parcours pédagogique des élèves.


Sans rentrer dans des détails complexes et des pratiques compliquées, j'aimerais vous laisser avec une seule mais puissante consigne: apprenez à maîtriser votre respiration.


Qu'est-ce à dire ?


- Allongez-vous sur le dos et placez une main sur le nombril et une autre sur vos côtes.

- Fermez les yeux et pendant 5 minutes essayez d'alterner une respiration uniquement "par le ventre", puis une autre où seule l'étage de vos côtes bougent.


Le fait est que ces deux étages sont dirigés par deux branches de nerfs différents: les nerfs phréniques activent le diaphragme, tandis que les nerfs intercostaux activent les muscles intercostaux.


Apprendre à contrôler finement sa respiration, c'est comme apprendre le vélo. Au début, on est maladroit, nos mouvements sont chaotiques et nous perdons l'équilibre régulièrement.

Puis, quand nous maîtrisons le véhicule et notre système vestibulaire, même de grandes perturbations tel qu'un obstacle imprévu ne nous perturbent que très peu.


Voilà une belle analogie du système respiratoire et de sa place dans notre système adaptatif.


Plus vous serez en contrôle, moins les fluctuations nerveuses seront virulentes et plus vite vous saurez réguler votre état interne, sortant d'autant plus facilement du stress.


Si vous vous prenez au jeu, je vous invite à découvrir des techniques plus avancées tels que les Pranayamas du Yoga, la cohérence cardiaque et tant d'autres.


Si vous désirez apprendre de manière approfondie tous les processus sous-jacents à la respiration, au stress et aux hormones, le cursus du Centre de l'Hormèse vous attend !


Pierre Dufraisse

Directeur du Centre de l'Hormèse

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