Pour votre santé, bougez dehors !

Dessin et texte de Caroline, Vériste et Samouraï moderne

Voici une mind map qui résume parfaitement les processus physiologiques dans lesquels la sérotonine est impliquée, ainsi que la manière dont l'exercice physique et la vitamine D influencent positivement cette biochimie. Caroline nous partage avec une profonde sincérité ses ressentis et son expérience durant une séance de sport dans le texte ci-dessous. L'Hormèse est une école, celle qui vous apprend le cheminement intérieur.


Je vous laisse avec Caroline, et la vidéo de Vérisme TV sur le sujet pour aller plus loin.


Belles hormèses mes Samouraïs modernes.


Ice Pete

3 tours de parc et un chemin vers soi


Je pars courir, je sens que j'ai besoin de sortir et de prendre l'air en cette fin d'après-midi, pendant qu'il fait encore jour. Je veux profiter du soleil et parce que je me connais, je sais qu'une fois la nuit tombée je n'aurai plus le courage de ressortir. J'ai passé tout ce dimanche chez moi.


Avant de commencer je ne sais pas trop comment caler mon téléphone pour qu'il ne me gêne pas, j'ai mes écouteurs en bluetooth, je change d'avis 2 fois sur ce que je vais écouter, musique ou podcast. Mode avion ou pas, selon ce que j'écoute. Je commence à courir, je suis agacée, je m'arrête au bout de quelques minutes pour arrêter la musique et passer à un podcast. Je m'arrête de nouveau quelques mètres plus loin pour passer en mode avion et changer d’audio. Je continue à courir, je me dis que je ne suis décidément pas en grande forme physique, que je subis un peu mon tour de parc, que je ne suis pas une bonne coureuse, que je vais avoir un point de côté, que j'aime courir et que j'aime tellement ce parc et que je n'arrive pas à en profiter pleinement aujourd'hui.


Je finis mon tour, je me sens déjà mieux physiquement. J'ai finalement trouvé mon rythme et c'est devenu plus fluide. Je me dirige vers les vélos pour rentrer chez moi, et puis je m'arrête devant. En fait, au niveau de la tête, l'agacement du début est toujours là. En fait, je n'ai pas envie d'avoir un casque sur les oreilles, je n'ai pas envie d'écouter quoi que ce soit, même sur des sujets qui m'intéressent. Je veux juste du calme et laisser ma tête tranquille. J'écoute ce qui se dit en moi et je repars faire un tour, cette fois sans casque, juste avec moi. Pas de diversion. Je ne sais pas si je vais réussir à faire un tour complet mais je me dis qu'on verra bien.

Je sens que je gagne en énergie, le deuxième tour est plus facile, je me recharge, comme une dynamo. Oui, c'était bien ça, j'avais besoin de libérer la tête en plus du corps.


Je cours toujours en respiration nasale, la bouche fermée. J'ai l'impression que ça rééquilibre mon cerveau droit et mon cerveau gauche, et d'ailleurs je les visualise et je porte mon attention dessus au rythme de ma respiration. Pour apaiser le mental. Pour calmer les émotions. Je laisse leur place, aux émotions, pour qu'elles s'expriment. Je leur porte de l'attention, je reconnais leur existence propre, et de cette manière elles n'ont plus besoin de hurler pour se faire entendre et par peur de non-reconnaissance, c'est à dire par peur de mourir. Le mental cri quand il a peur pour sa survie et donc pour ma survie. Il est bourré de bonnes intentions. Le mental se bat, via des mécanismes souvent maladroits, pour assurer ma survie. Comme il n'a pas conscience du temps et de l'espace, il répète des schémas qui ont marché une fois par le passé mais qui n’ont plus de raison d'être maintenant. Il fait tout ce qu'il peut, en toute bonne foi. Il fait toujours de son mieux, avec ce qu'il connaît déjà, puisqu'il ne sait pas faire autrement. Je me connecte à lui et à mes pensées qui tourbillonnent. Je visualise mes pensées comme les lettres magiques dans Harry Potter, quand sa lettre d'admission à Poudlard est ignorée et que des tonnes de lettres s'engouffrent dans l'appartement et virevoltent partout jusqu'à ce qu'elles ne soient plus ignorées ! D'autres fois je les vois comme un match de Quidditch, avec des balais volants qui filent à toute allure dans tous les sens.


J'ai fini mon deuxième tour, je me sens beaucoup mieux, ma tête est plus apaisée, j'ai mal à mon genou gauche comme à chaque fois que je cours plus de 20 minutes. Entre temps la nuit est tombée, les lumières du parc se sont allumées. Je vois les arbres, la lune, le lac, et comme à chaque fois que je viens ici je me dis que c'est magnifique. Je suis contente d'être venue, d'avoir fait 2 tours et je m'approche des vélos pour repartir.


De nouveau, je me stoppe. Comment je me sens ? Je me sens bien, plus alignée, plus calme. Je me demande ce que ferait un 3e tour, j'ai l'intuition que ce petit quelque chose que je ressens et qui m'embête encore un tout petit peu pourrait s'améliorer. Je me dis aussi que je ne suis pas sûre de réussir à faire un autre tour en entier. Mais quand même ça m'attire, j'ai envie d'y retourner, pour voir. Pour expérimenter. Quelque chose titille ma curiosité. Je me connecte à mon genou, et j'écoute ce qui se dit en moi. C'est bon, je peux y aller, demain ça ira. Je sais que c'est bon. Je suis persuadée que quand on écoute vraiment, on sait quand c'est ok ou quand ça ne l'est pas. Je repose le vélo que j'avais détaché et j'entame mon troisième tour.


Et là, au bout de quelques minutes, je me surprends en train de faire un grand sourire. Pour la première fois depuis que j'ai quitté l'appartement, et peut-être depuis bien plus longtemps que ça, je me sens heureuse, et je réalise que ce qui m'a fait sourire comme ça, c'est une situation que j'ai imaginée sans m'en rendre compte; c'est mon sourire qui m'en a fait prendre conscience. J'ai imaginée que quelqu'un me demandait quel pourrait être l'indicateur qui me montrerait que je suis sur le chemin qui me rend vraiment heureuse, le chemin de l'expression de moi-même. La réponse qui m'est venue était très nette, et ce grand sourire de pure joie venait du coeur. Cette sensation se diffuse dans tout mon corps. Ca y est, je suis bien, je suis positive et j'ai retrouvé la connexion avec moi-même, qui était brouillée. C'était ça en fait que je cherchais depuis mon arrivée au parc sans le savoir !


Courir, me remettre dans le corps, me connecter avec ma respiration, a dissipé le brouillard, calmé les pensées, balayé l'agacement, et m'a reconnecté avec mes envies profondes, avec ce que je suis vraiment. C'est comme un balayage énergétique, qui s'explique aussi parfaitement sur le plan physiologique. Ouf, je me retrouve, alors que je n'avais même pas remarqué que je m'étais perdue. Je retrouve aussi mon environnement, je suis plus alerte, en lien avec les arbres, la nature autour. Ma vision s'éclaircit. Je cours avec beaucoup plus d'énergie qu'au premier tour, je me sens libre.


Le 3e tour passe comme dans un nuage. Je m'arrête, me dirige vers les vélos et, là, c'est ok. Je peux rentrer chez moi, je suis disponible pour moi-même et pour les autres.

Site conçu avec amour par l'Agence Toth