Etes-vous VRAIMENT à ce que vous faites? Comprendre la performance

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Marc Aurèle et sa belle pensée stoïcienne. Il avait déjà compris à quel point une diversion du mental par rapport à l'acte présent, notamment par une projection vers le futur, ne pouvait qu'engendrer la médiocrité.

Commençons cet article par un conte:


"il était une fois un vieux maître chinois et son jeune apprenti. Ils vivaient ensemble, isolés dans les montagnes du fin fond de la Chine.

Chaque matin un peu avant l'aurore, le vieux maître partait gravir la montagne la plus proche de leur maison. Qu'il neige, qu'il pleuve ou qu'il vente, rien ne l'empêchait de réaliser cette marche matinale de plusieurs heures.

L'apprenti, côtoyant son maître depuis quelques années déjà, tentait au quotidien d'imiter celui-ci dans tous ses actes: quand le maître méditait, il méditait; quand il mangeait, le disciple mangeait; et par conséquent, quand venait le moment de gravir la montagne, l'apprenti se lançait également dans cette randonnée.


Si le maître vieillissant à la longue barbe blanche paraissait chétif sur ses frêles jambes ridées, le disciple, dans la fleur de l'âge, arborait de solides muscles, une carrure imposante et un système cardiovasculaire qu'il entraînait chaque jour par divers exercices physiques.


Pourtant, chaque matin, impossible pour le jeune athlète de suivre le rythme de marche de son vieux maître. Il faisait de son mieux, tant bien que mal, pour rester sur ses talons les premiers kilomètres. Mais il arrivait toujours un moment où cette marche si rapide foudroyait ses poumons et ses cuisses, si bien que le maître disparaissait de son champ de vision pour ne réapparaître que bien plus tard, en train de redescendre, alors que l'élève n'était encore qu'à mi-chemin de l'ascension.


Quand ils se croisaient, le jeune disciple était toujours subjugué de voir un tel relâchement et une telle sérennité sur le visage du vieillard. Les yeux à demi clos, une respiration nasale lente et détendue, aucune trace de sueur... Comment cela pouvait-il être possible? Même s'il savait que son maître était une personne exceptionnelle, le disciple en formation n'en revenait pas.


Cela le troublait tellement qu'il osa un jour poser la question à son maître:


- Vénérable Maître, comment faites-vous pour gravir aussi rapidement la montagne chaque matin? Comment cela se fait-il que mon jeune corps, pourtant rudement entraîné, ne puisse pas suivre la cadence de vos pas?

L'ancien plongea son regard dans les yeux de son disciple avant de répondre.

- C'est très simple, mon jeune élève. Quand je marche, je marche. Je ne pense qu'à cela. Ma seule pensée est dirigée vers mon prochain pas. Je ne pense ni à la dureté de l'épreuve, ni à l'inclinaison de la pente, ni au prochain repas, ni à ma fatigue. Je pense à gravir la montagne. Aucune diversion ne vient perturber mon esprit et créer un nouveau canal dans lequel mon énergie s'échapperait. Multiplie les canaux, cher disciple, et sois certain de ne jamais connaître la maîtrise totale de ton acte. La quête de perfection est une affaire d'obsession. Sais-tu seulement accorder tes pensées avec tes actes? Es-tu seulement à ce que tu fais maintenant?"

Et vous? Quand vous effectuez un acte, même anodin, êtes-vous pleinement à ce que vous faites?

Préparation mentale et nerveuse = PERFORMANCE

Cette histoire de "mindset", d'état d'esprit ou bien de "narration interne" est le sujet qui me passione le plus ces dernières années. Quels sont les mots qui peuplent votre esprit:


AVANT un effort intense,

PENDANT un bain froid,

APRES la perte d'un proche?


Vivez-vous dans un monde de culpabilité et d'auto-sabotage? Ou bien avez-vous suffisamment de sagesse pour prendre du recul par rapport aux évènements qui vous arrivent, votre comportement et votre identité? Comme le vieux Maître chinois, savez-vous mettre toute votre attention à l'action du moment?

En ce sens, les pratiques de l'Hormèse sont une "école", comme je ne cesserai jamais de le répéter. Le bain à 0°c, par exemple, est une porte d'entrée vers la pensée unique. Tous les masques tombent et le véritable visage de la personne apparaît.


Pour en revenir au sujet du jour qui est le lien entre la préparation mentale et nerveuse et la performance, deux grands messieurs vont nous guider.

Mike O'Hearn: Bodybuilder professionnel

Dans cette vidéo issue de la chaîne Youtube "From Human To God" (youtuber français qui me fait bien rire !), le "Titan" Mike O'Hearn, un bodybuilder américain très célèbre, parle de sa technique d'entraînement.

Là où la plupart des praticiens de musculation recherchant l'hypertrophie musculaire ou bien le développement de la force réalisent plusieurs séries de 6 à 12 répétitions, lui passe la première partie de son entraînement à réaliser des "simples" ou des "doubles".


C'est-à-dire que quasi immédiatement dans sa séance, Mike soulève 1 à 2 fois une charge presque maximale.


L'intérêt? Il "allume" son système nerveux.


Celles et ceux qui suivent mes formations connaissent ce principe de "connexion cerveau/muscles". C'est votre système nerveux qui recrute vos fibres musculaires. Plus le courant "passe", plus grand est le nombre de fibres musculaires recrutées, plus vous arriverez à exploiter un pourcentage élevé de votre FORCE MAXIMALE.


N'oubliez pas que nous sommes des "potentiels sur pattes". Le but de la vie est de faire sauter les cadenas ;)


Le principe évoqué par O'Hearn rejoint les types d'entraînements de Charles Poliquin (l'un des plus grands coachs de FORCE), notamment l'entraînement A1-A2 (les plus curieux rechercheront sur internet. Cet entraînement sera au coeur de ma formation "Antifragilité Physique").


Grâce à cette première partie "d'allumage", le volume de travail de Mike (temps sous tension, nombre de répétitions etc.) est si "bas" qu'il est bien plus frais que les autres, son système nerveux et musculaire sont pleinement activés: il est prêt à passer à un travail spécifique avec plus de volume.

Dominik Sky: le PRINCE du "calisthenics"

J'ai eu la chance de côtoyer Dominik durant mon séjour à Bali. M'entraîner avec lui à Nirvana Strength (complexe sportif qui fut le lieu de tournage principal de mes prochaines formations en ligne "Antifragiles") fut à la fois un honneur et une source d'inspiration.


Durant l'interview qu'il m'a accordé, je questionne Dominik au sujet de l'entraînement de FORCE en particulier. Bien avant de parler de nombre de répétitions, de séries, de types d'exercices etc. il aborde le sujet de la préparation mentale. Pour cela, il prend l'exemple d'une de ses propres élèves. Cette dernière, lors d'une séance d'entraînement, lui a avoué ne pas faire de différence entre aborder une barre "lourde" et une charge légère. Pour elle, la préparation mentale était identique. C'est la raison pour laquelle elle a échoué à soulever la charge lourde.


Le point soulevé par Dominik est essentiel: la pratique quotidienne des exercices physiques, peu importe la forme que cela prend (musculation, tennis, football, course à pieds...) doit vous permettre de développer une relation si intime avec votre physiologie que vous êtes capable de demander un effort maximal à votre corps en un claquement de doigts.


Quand vous êtes sur le point de fournir un effort MAXIMAL (sprint, 1RM en powerlifting etc.), l'ordre envoyé par votre mental à vos muscles est-il parfaitement CLAIR? Et la transmission se fait-elle à 100%?


Pouvez-vous passer de 0 à 100 en un éclair? Atteindre son potentiel maximal, physique comme mental, en une fraction de seconde est selon moi la meilleure définition de l'ADAPTABILITE, et donc de la pleine santé.

Etes-vous votre propre AC/DC?

Terminons cet article en musique.


AC/DC, c'est la définition même du consept d'énergie (n'en déplaise à Etienne Klein et ses Rolling Stones).


Leur chanson Hail Caesar, son refrain en particulier, me hérisse les poils à chaque écoute. Je sais que même les jours de grande fatigue où le moral est au plus bas, ce rythme incroyable me fait entrer en transe. Voilà le but à atteindre: pouvoir déclencher volontairement et de manière autonome ce type d'émulsion interne. La musique, comme tout autre stimulus externe (effet de groupe, cris du coach etc.) doivent être utilisés avec parcimonie. La dépendance à un facteur externe de la sorte constitue une fragilité. Sur la route vers la pleine autonomie, il nous faut garder les rênes fermement de notre narration interne.


Je vous laisse sur ce petit exercice: délimitez dans votre environement ce qui constituent les stimuli externes, que cela soit durant une séance de sport, d'étude, de travail... La pression de votre patron? De votre famille? Du qu'en dira-t-on? Pouvez-vous vous entraîner aujourd'hui sans musique? A jeûn? Sans café?...


DEVENEZ VOTRE PROPRE AC/DC


"La voie du Samouraï moderne comporte deux objectifs essentiels que tout être humain devrait recherché:

- penser et agir par soi-même;

- devenir lui-même"


Ice Pete

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